Vous vous demandez s’il est encore pertinent en 2025 de créer une société offshore en Europe ? La Hongrie, avec sa fiscalité à 9 %, fait-elle réellement partie des meilleures options ? Et surtout, quelles sont les conditions pour bénéficier de ce cadre sans risquer une requalification fiscale en France ?
Créer une société offshore en Hongrie permet de bénéficier d’un taux d’imposition sur les sociétés de seulement 9 %, le plus bas de l’Union européenne, tout en opérant dans un cadre réglementaire conforme aux normes OCDE. L’enregistrement se fait en ligne sous cinq jours, sans capital bloqué, avec une TVA intracommunautaire immédiate. En ancrant une substance locale minimale (bureau, gérant, contrats), vous structurez une société optimisée fiscalement, juridiquement solide, et prête à commercer dans toute l’Europe.
Dans ce guide complet, vous découvrirez :
- Les formes juridiques adaptées aux holdings, consultants et e-commerçants
- Les étapes de création : immatriculation, TVA, ouverture de compte bancaire
- La fiscalité appliquée aux bénéfices, dividendes et flux transfrontaliers
- Les risques à anticiper pour éviter toute requalification en France ou en Belgique
Vous êtes prêt ? Ne perdons pas de temps et voyons tout de suite comment créer une société offshore en Hongrie, de façon stratégique et conforme.
Pourquoi choisir la Hongrie pour implanter sa société offshore ?
La Hongrie conjugue fiscalité ultra-compétitive et environnement réglementaire sécurisé, ce qui en fait un hub discret pour les entrepreneurs cherchant à structurer une société offshore en Europe. En plein centre de l’UE, Budapest offre un cadre stable, des coûts opérationnels modérés et un accès direct aux marchés européens : autant d’atouts concrets pour optimiser la chaîne de valeur d’un groupe international performant.
Fiscalité avantageuse : taux d’imposition sur les sociétés à 9 %
Avec un taux nominal de 9 %, l’impôt sur les sociétés hongrois est le plus bas de l’Union européenne. Contrairement aux paradis extraterritoriaux pointés du doigt, Budapest combine ce taux plancher avec des règles claires de reporting financier, ce qui rassure investisseurs et autorités fiscales étrangères. Résultat : vous bénéficiez d’un cadre à la fois concurrentiel et conforme aux standards de transparence édictés par l’OCDE.
- Faible prélèvement effectif grâce aux taux d’imposition uniformes
- Déduction intégrale des frais de R&D et régime fiscal incitatif
- Possibilité de report illimité des pertes et nouveaux avantages fiscaux pour holdings
Pour optimiser durablement vos flux, veillez toutefois à ancrer une substance économique minimale en Hongrie : bureau enregistré crédible, direction effective et contrats locaux. Cette approche réduit le risque de requalification en évasion fiscale et renforce votre légitimité face aux administrations françaises, belges ou luxembourgeoises qui examinent désormais de près la localisation réelle de la création de valeur.
Position géographique stratégique au cœur de l’Europe
Située entre l’Autriche, la Slovaquie et la Serbie, la Hongrie constitue un pont logistique naturel entre l’Ouest et l’Est du continent. Depuis Budapest, vos marchandises rejoignent Vienne en deux heures et Bucarest en moins d’une journée par autoroute, tandis que l’axe ferroviaire Budapest-Belgrade intégré à l’Initiative 17+1 ouvre des corridors vers la Turquie et la Chine. En s’implantant dans cette europe centrale, un groupe bénéficie d’une zone de chalandise de plus de 250 millions de consommateurs dans un rayon de 1 000 km. Les plateformes intermodales de Székesfehérvár et de Győr offrent des solutions douanières rapides, et l’aéroport Ferenc-Liszt dessert 140 destinations directes. Cette densité d’infrastructures réduit tant les délais de livraison que les coûts de stockage et accroît la fiabilité des chaînes d’approvisionnement, un argument décisif pour l’e-commerce transfrontalier.
Procédures administratives simplifiées et coûts réduits
La Hongrie mise sur des démarches administratives digitalisées pour attirer les investisseurs. Le dépôt des statuts, l’obtention du numéro fiscal et l’enregistrement au registre du commerce se font en ligne, souvent en moins de 48 heures, via un avocat habilité. Cette rapidité réduit l’immobilisation de capital et limite les frais annexes.
- Honoraires d’avocat et de greffe généralement coûts réduits sous 700 €
- Publication légale comprise, aucun dépôt physique ; d’où des délais de création maîtrisés
- Pack complet de constitution incluant traduction et documents nécessaires standardisés
En addition, le processus d’enregistrement hongrois n’exige aucun capital bloqué sur un compte temporaire : le fondateur apporte librement les fonds dans les 24 mois suivant l’immatriculation, ce qui allège la trésorerie au démarrage. Les collectivités offrent par ailleurs des subventions à l’investissement, notamment dans le numérique, faisant chuter le coût total d’implantation jusqu’à 30 % par rapport à d’autres États membres.
Accès au marché européen grâce à l’appartenance à l’UE
Opérer depuis Budapest permet de vendre librement dans l’ensemble de l’union européenne sans droits de douane ni quotas internes, grâce au principe de libre circulation des biens et des services. Cette intégration se double d’un numéro de TVA intracommunautaire immédiat, facilitant les transactions B2B et la récupération de crédit de taxe. Pour les e-commerçants utilisant le guichet OSS, la Hongrie accepte la déclaration trimestrielle en ligne, limitant la charge administrative. L’accès aux programmes Horizon Europe et Digital Europe offre en outre des financements non dilutifs, tandis que la garantie InvestEU sécurise les prêts bancaires. En cas de litige, les tribunaux hongrois appliquent la jurisprudence de la CJUE, assurant une cohérence juridique appréciée des investisseurs. Vous disposez ainsi d’un tremplin fiable pour servir 450 millions de consommateurs.
Main-d’œuvre qualifiée et infrastructures développées
Les universités techniques de Budapest, Debrecen et Miskolc forment chaque année une génération d’ingénieurs bilingues, dont le salaire médian reste 30 % inférieur à celui de Prague. Installer le siège social de votre holding en Hongrie vous donne accès à ce vivier, mais aussi à un réseau de zones industrielles desservies par la 5G et le rail combiné. Le gouvernement finance l’apprentissage dual, réduisant vos coûts de formation, et subventionne jusqu’à 50 % les projets créateurs d’emplois. Les data centers de dernière génération garantissent enfin une latence faible, essentielle aux fintechs et plateformes e-commerce qui misent sur la rapidité d’exécution.
Quelles formes juridiques choisir en Hongrie ?
Avant de déposer vos statuts, il est crucial de choisir la forme juridique alignée sur votre stratégie patrimoniale, votre niveau de responsabilité et la taille prévue de vos opérations en Hongrie. Chaque forme offre des exigences de capital, un régime de gouvernance et une flexibilité fiscale différents. Le tableau qui suit détaille les principales options pour que vous sélectionniez la plus adaptée à votre projet offshore sur le long terme.
Kft (Korlátolt Felelősségű Társaság) : société à responsabilité limitée
La Kft, équivalent de la SARL française, reste la société hongroise la plus plébiscitée par les investisseurs étrangers. Elle combine une responsabilité limitée au montant des apports et une grande souplesse de gouvernance grâce aux statuts contractuels. Le capital social minimum s’établit à 3 000 000 HUF (environ 7 700 €) mais peut être entièrement libéré dans les deux ans, ce qui allège la tension de trésorerie au lancement. Les associés peuvent être des personnes physiques ou morales, sans obligation de résidence. Les bénéfices peuvent être distribués chaque année dès que le bilan est approuvé.
- Capital social flexible : libération partielle possible à l’enregistrement
- Un seul gérant suffit, personne physique ou morale
- Obligations comptables en normes hongroises, dépôt annuel en ligne
- Idéale pour les holdings familiales et start-ups technologiques
Grâce à cette structure, l’administration hongroise octroie le numéro fiscal et la TVA en moins de cinq jours ouvrés, accélérant l’entrée en activité et sécurisant déjà pleinement vos premières facturations internationales.
Zrt (Zártkörűen működő Részvénytársaság) : société anonyme fermée
Plus exigeante mais plus prestigieuse, la Zrt fonctionne comme une limited company à actionnariat fermé. Son capital minimal atteint 5 000 000 HUF, fractionnable entre actionnaires, ce qui facilite l’entrée d’investisseurs professionnels sans ouvrir le capital au public. La responsabilité des actionnaires est limitée à leurs apports, et les titres ne sont pas librement cessibles sans accord statutaire, préservant le contrôle du fondateur. La Zrt séduit les fintechs et les entreprises industrielles cherchant un véhicule stable pour lever des fonds privés.
- Conseil de surveillance obligatoire au-delà de 200 salariés
- Audit annuel certifié par un expert-comptable agréé
- Actions nominatives enregistrées auprès du tribunal du commerce
- Distribution de dividendes possible chaque trimestre
En contrepartie, la constitution implique la rédaction d’un pacte d’actionnaires détaillé et un coût de notaire plus élevé, mais elle offre une crédibilité accrue auprès des banques locales et des investisseurs institutionnels, essentielle pour les séries de financement B ou C.
Bt (Betéti Társaság) : société en commandite simple
La Bt, forme de commandite simple, séduit les structures familiales ou les cabinets de conseil recherchant un contrôle resserré. Elle distingue commandités et commanditaires : les premiers répondent indéfiniment des dettes sociales, tandis que les seconds ne sont engagés qu’à hauteur de leur apport. Cette absence de capital social minimum favorise les projets légers en fonds propres tout en permettant une fiscalité translucide, les bénéfices étant déclarés directement par les associés commandités.
- Aucune exigence de dépôt bancaire initial
- Statuts simplifiés, rédaction possible en 24 h
- Idéale pour les professions libérales et petites agences
- Transformation ultérieure en Kft possible sans dissolution
Attention toutefois : le commandité demeure solidairement responsable, une clause qui doit être explicitement couverte par une assurance professionnelle ou par un pacte d’associés prévoyant la répartition des risques. Si vous envisagez une croissance internationale ou l’entrée d’investisseurs externes, il sera souvent préférable d’anticiper une conversion en Kft pour verrouiller la responsabilité et améliorer l’accès au crédit bancaire.
Kkt (Közkereseti Társaság) : société en nom collectif
Le Kkt correspond au partenariat général, un type de société dans lequel tous les associés sont solidairement et indéfiniment tenus des engagements sociaux. Solution historique du commerce de proximité, il offre une gouvernance informelle sans capital minimum ni commissaire aux comptes. Chaque associé dispose d’un pouvoir de gestion égal, ce qui garantit la transparence mais exige une confiance mutuelle absolue.
- Absence totale de capital initial et de frais notariaux
- Inscription possible par procuration numérique en 48 h
- Fiscalité des bénéfices au niveau personnel (progressive ou flat tax)
- Facilité de cession : simple avenant statutaire sans réévaluation
Le Kkt convient aux artisans locaux, start-ups de services ou cabinets d’ingénierie à faible risque financier. En revanche, les partenaires doivent anticiper les conséquences patrimoniales en cas de litige, car leurs biens personnels restent saisissables. Avant de choisir ce véhicule, il est donc prudent de rédiger un accord interne définissant la répartition des bénéfices, les modalités d’entrée et de sortie d’associés ainsi que les procédures de résolution des conflits.
Nyrt (Nyilvánosan működő Részvénytársaság) : société anonyme ouverte
La Nyrt, société anonyme ouverte, s’adresse aux groupes ambitieux souhaitant lever du capital sur la Bourse de Budapest ou émettre des obligations cotées. Ce statut de société internationale impose un capital minimal de 20 000 000 HUF et un prospectus approuvé par l’Autorité hongroise des marchés financiers, garantissant une transparence renforcée vis-à-vis des investisseurs. Les actions sont librement négociables, ce qui facilite les augmentations de capital successives.
- Conseil d’administration et comité d’audit obligatoires
- Publication trimestrielle des états financiers IFRS
- Eligibilité aux programmes de garantie InvestEU et EBRD
- Accès privilégié aux subventions R&D nationales
La préparation de l’introduction demande toutefois un budget juridique important et un délai d’environ six mois. En contrepartie, la Nyrt offre la possibilité d’élargir rapidement la base d’actionnaires, de rémunérer les dirigeants via des stock-options et d’améliorer la notation crédit. À l’international, tu peux comparer cette approche avec le modèle pour ouvrir une société offshore à Hong Kong, très prisé en Asie. Pour les conglomérats technologiques ou énergétiques visant une expansion régionale, l’ouverture du capital en Hongrie constitue ainsi un compromis efficace entre coûts d’entrée et visibilité européenne. Et si l’installation en Hongrie s’inscrit dans une stratégie de mobilité, voici le classement des meilleurs pays pour un Golden Visa.
Étapes clés pour créer une société offshore en Hongrie
Créer une entité en Hongrie n’est pas qu’une formalité, c’est une séquence chronologique précise où chaque étape influence la suivante. Si tu veux comparer avec d’autres juridictions, consulte aussi notre guide de création de société offshore. En suivant le chemin balisé ci-dessous, vous sécuriserez votre immatriculation, optimiserez vos coûts et réduirez le risque d’erreur administrative. L’objectif : créer votre société en moins de deux semaines tout en respectant les exigences locales et européennes.
Étape 1 – Choix de la forme juridique adaptée
Conditions de création : Tout projet débute par la sélection de la structure – Kft, Zrt, Bt, Kkt ou Nyrt. Analysez votre capital disponible, le niveau de responsabilité souhaité et les besoins futurs d’investisseurs. Vérifiez que le nom commercial soit unique sur la base de données du tribunal de commerce ; réservez-le en ligne pour 60 jours. Enfin, identifiez un siège social local – bureau physique ou service de domiciliation – car l’enregistrement hongrois exige une adresse valable dès la signature des statuts.
Étape 2 – Préparation des statuts et traduction certifiée
Une fois la forme choisie, élaborez les statuts en hongrois ; toute clause en langue étrangère devra être accompagnée d’une traduction certifiée délivrée par l’Office national de traduction ou par un notaire. Le document précise la répartition du capital, les pouvoirs du gérant et les règles de distribution de dividendes. L’avocat mandataire téléverse ensuite l’acte sur la plateforme e-Company Gate, joint la liste des associés, les copies de passeport et la preuve d’adresse légale. Prévoyez, selon la forme sociale, entre une et trois annexes financières pour sécuriser l’acceptation du greffe.
Étape 3 – Enregistrement auprès du tribunal de commerce
L’enregistrement s’effectue devant le tribunal de commerce compétent. L’avocat expédie l’acte constitutif, reçoit un numéro de dossier puis, sous 24 à 48 heures, le greffe émet l’extrait d’immatriculation. Cette formalité coûte environ 50 000 HUF et se règle électroniquement. Dès réception, vous pouvez apposer la mention « cégjegyzékszám » sur vos factures. La déclaration auprès de l’Autorité fiscale intervient automatiquement par flux informatique, ce qui accélère la réception des premiers courriers officiels.
Étape 4 – Attribution du numéro fiscal et inscription TVA
Le greffe transmet directement les données à l’administration fiscale qui génère le numéro de tva et le code fiscal de la société. Si vous prévoyez de facturer des clients européens, activez immédiatement le guichet OSS ; la demande se fait via le portail mo.hu, sans frais. Les entreprises importatrices doivent également s’inscrire au registre EORI. Anticipez ce formalisme : certaines banques refusent d’ouvrir un compte tant que le numéro fiscal n’est pas visible dans la base publique.
Étape 5 – Ouverture du compte bancaire professionnel
Pour ouvrir un compte bancaire professionnel, prenez rendez-vous avec un établissement local (OTP, K&H, Erste) ou une fintech agréée. Les banques exigent la présence physique du gérant, l’extrait d’immatriculation et un justificatif d’adresse, mais acceptent un apport libéré ultérieur pour une Kft. Comptez des frais d’ouverture de 40 000 HUF et un délai de trois jours ouvrés. Préparez un plan d’affaires succinct : il facilite la levée des limites de paiement international dès la première semaine d’activité.
Délais, coûts et capital requis
La structure de coûts hongroise reste compétitive : honoraires juridiques modérés, frais d’enregistrement fixes et capital statutaire accessible. Avant de signer, anticipez les exigences de dépôt, car le capital peut être libéré en plusieurs fois – un atout pour la trésorerie. Les frais varient de 350 € pour une Bt à près de 2 500 € pour une Nyrt cotée, tandis que le temps de traitement oscille entre trois et vingt jours ouvrés selon la complexité. En pratique, une Kft standard obtient son immatriculation, son numéro fiscal et sa TVA intracommunautaire en moins d’une semaine, alors qu’une Zrt nécessite un contrôle notarial plus approfondi. Le tableau ci-dessous synthétise capital minimal, coûts et délais pour chaque forme afin de faciliter votre arbitrage financier.
Forme | Capital social minimum | Frais de constitution* | Délais d’immatriculation* |
---|---|---|---|
Kft | 3 000 000 HUF (~7 700 €) | 550 € – 700 € | 5 – 7 j. ouvrés |
Zrt | 5 000 000 HUF (~12 800 €) | 1 000 € – 1 400 € | 7 – 10 j. ouvrés |
Bt | Aucun | 300 € – 450 € | 3 – 5 j. ouvrés |
Kkt | Aucun | 250 € – 400 € | 3 – 4 j. ouvrés |
Nyrt | 20 000 000 HUF (~51 000 €) | 2 000 € – 2 800 € | 15 – 20 j. ouvrés |
Fiscalité d’une société en Hongrie : ce qu’il faut savoir
La Hongrie applique un optimisation fiscale assumée : taux le plus bas de l’UE, règles claires et accords pour éviter la double imposition. Comprendre la mécanique permet de planifier vos flux de trésorerie et de rassurer les investisseurs sur la viabilité long terme de la structure. Pour aller plus loin, découvre notre guide d’investissement financier spécialement conçu pour les entrepreneurs internationaux.
IS à 9 %, régime de TVA, charges sociales éventuelles
Au 1ᵉʳ janvier 2025, le taux hongrois d’impôt société reste figé à 9 %. Le forfait local d’innovation (LBT) porte la charge effective à environ 11,5 % – toujours la plus douce du continent. La TVA standard s’élève à 27 %, mais le guichet OSS simplifie la collecte transfrontalière pour l’e-commerce.
- TVA réduite à 5 % sur les livres et 18 % sur les services alimentaires
- Crédit R&D déductible à 100 % du bénéfice imposable
- Exonération de cotisations patronales les deux premières années pour les recrutements de jeunes diplômés
En pratique, la plupart des sociétés règlent leurs acomptes mensuels en ligne via le portail NAV. Les charges sociales se concentrent sur la masse salariale : 13 % de contribution patronale et 18,5 % retenus sur le salaire brut. Les dirigeants non-résidents affiliés ailleurs dans l’UE peuvent être exonérés si un certificat A1 est produit.
Dividendes et conventions de non double imposition
Soumettre les profits au droit hongrois permet de distribuer des dividendes tout en minimisant la double imposition. Le prélèvement libératoire est de 15 % mais tombe à 0 % pour les actionnaires européens détenant plus de 10 % du capital depuis deux ans grâce à la directive Mères-Filles. Hongrie et France prévoient en outre un crédit d’impôt égal à l’impôt payé sur place ; vous ne serez donc imposé qu’une fois sur le flux net. Pour les ressortissants hors UE, le pays a signé plus de 80 traités bilatéraux limitant la retenue à la source entre 0 % et 10 %. Pour faire fructifier ces revenus, consulte aussi notre sélection des meilleures actions à acheter en 2025.
Quand la société peut-elle être imposée ailleurs (France, Belgique…) ?
L’administration française retient la notion de résident fiscal effectif. Une société hongroise sera requalifiée si :
- Le siège de direction effective se situe en France (décisions stratégiques prises à Paris).
- L’essentiel de la valeur créée – produits, services, main-d’œuvre – provient du territoire français.
- Les contrats principaux sont exécutés et signés en France, indiquant une présence stable.
Pour neutraliser ce risque, assurez-vous : d’employer au moins un cadre local, de signer vos contrats clés à Budapest, d’ouvrir un bureau opérationnel et de documenter vos conseils d’administration sur le sol hongrois. La Belgique applique des critères semblables, tout comme le Luxembourg depuis la transposition des actions anti-BEPS. Une gestion documentaire rigoureuse protège donc votre structure contre toute requalification et pénalités. Et pour bien anticiper ton départ, consulte notre guide d’expatriation avec tous les conseils pour une installation réussie.
Peut-on ouvrir un compte bancaire offshore en Hongrie ?
Les banques hongroises allient normes européennes et exigences locales strictes. Bien que la compte bancaire offshore ne soit pas officiellement reconnue, il est possible pour un non-résident de disposer d’un compte entreprise multidevise à Budapest, à condition de justifier la provenance des fonds et la légalité de l’activité. À ce sujet, voici tout ce qu’il faut savoir pour ouvrir un compte bancaire offshore en conformité avec les normes fiscales.
Procédures pour non-résidents
L’introduction bancaire débute en ligne : formulaire KYC détaillé, passeport, justificatif d’adresse traduit et extrait d’immatriculation. Le gérant doit ensuite signer les documents originaux dans l’agence ou devant un notaire hongrois. OTP Bank et K&H exigent un dépôt initial de 1 000 € et valident le dossier sous sept jours. Les fintechs Revolut Business ou Wise acceptent les Kft mais refusent encore les Bt et Kkt, faute de couverture réglementaire complète. Préparez un business plan de deux pages : prévisionnel de chiffre d’affaires, fournisseurs majeurs et répartition géographique de vos clients.
Choix des banques locales vs alternatives en ligne
Les établissements traditionnels offrent une meilleure transparence fiscale grâce à la connexion automatique CRS-OCDE, mais les frais de tenue de compte restent plus élevés que ceux des néobanques.
Critère | Banques locales (OTP, Erste) | Fintechs (Wise, Revolut) |
---|---|---|
Délai d’ouverture | 5-7 j. ouvrés | 24-48 h |
Dépôt initial | 1 000 € | Aucun |
Frais mensuels | 15-25 € | 0-9 € |
IBAN multidevise | Oui (HUF, EUR, USD) | Oui |
Carte pro physique | Oui | Optionnel |
Reporting CRS | Automatique | Automatique |
Les fintechs séduisent par leur ergonomie et leur coût, mais une banque locale demeure recommandée pour domicilier la paie du personnel et obtenir des lignes de crédit en HUF.
Obligations comptables et exigences locales
Au-delà de l’enregistrement, la Hongrie impose une tenue de comptabilité rigoureuse, rédigée en hongrois et conforme au plan comptable local. Respecter ces standards protège votre crédibilité auprès du fisc et fluidifie la distribution de dividendes.
Tenue de comptabilité : en hongrois, normes locales
Une société doit enregistrer chaque opération selon les normes locales du Code comptable hongrois (HAS), convergentes avec l’IFRS mais plus détaillées pour le fisc. Les écritures sont tenues en HUF, même quand la facturation s’effectue en euro ; un logiciel bilingue ou un expert anglophone est donc indispensable. Livre-journal, registre TVA et grand-livre doivent être mis à jour sous huit jours et archivés dix ans.
- Seuil d’audit annuel : chiffre d’affaires › 300 M HUF ou effectif › 50
- Facturation électronique via NAV Online Invoice dès la première vente
- Archivage numérique certifié, contrôlable à distance par l’administration
- Import quotidien des relevés bancaires pour rapprochement TVA
En pratique, un cabinet comptable local facture 150 €-300 €/mois pour une Kft d’une dizaine de factures. Un audit annuel s’impose dès que le seuil légal est dépassé ; prévoir ce coût rassure les banques et facilite les levées de fonds.
Déclarations fiscales, TVA, dépôt annuel
Chaque exercice, l’entreprise transmet ses déclarations fiscales via le portail NAV (IS, LBT, TVA). Échéances : TVA le 12 et charges salariales le 20 du mois suivant ; tout retard vaut 200 000 HUF d’amende. Les acomptes d’IS sont ajustés en décembre après validation du bilan.
Le dépôt annuel — avant le 31 mai — regroupe rapport du gérant, bilan, compte de résultat et annexe. La TVA intracommunautaire se réconcilie via VIES. Le fichier SAF-T, déjà obligatoire pour les grandes entreprises, sera étendu aux PME en 2026 : investir dans un logiciel certifié devient incontournable.
Recours à un cabinet local : obligatoire ou conseillé ?
Bien qu’aucun texte n’impose un cabinet local, la barrière linguistique et la cadence des réformes rendent cette externalisation quasi indispensable. Le professionnel hongrois orchestre les e-factures, tient les registres, prépare les déclarations et représente la société lors des contrôles NAV. Les honoraires — forfaitaires selon le volume de pièces — incluent souvent la paie et le rapport annuel. Pour une holding, un pack audit + payroll réduit la facture d’environ 20 % tout en garantissant la conformité et la disponibilité d’un interlocuteur unique auprès des banques.
Précautions, limites et risques à anticiper
Créer une structure hongroise n’annule pas les règles anti-évasion fiscale : Budapest applique les directives ATAD et échange automatiquement les données bancaires. Un montage mal documenté peut entraîner redressements ou sanctions pénales dans l’État de résidence du bénéficiaire effectif. Dans certains cas, l’État français peut-il saisir votre argent en cas de crise ? Voici ce qu’il faut savoir sur les risques patrimoniaux.
- Substance minimale : bureau dédié, employé local, décisions stratégiques prises à Budapest
- Test du bénéficiaire effectif : registre UBO public mis à jour chaque année
- Limitation des intérêts : déduction plafonnée à 30 % d’EBITDA
- Contrôle des prix de transfert : documentation requise dès 50 M HUF de flux intragroupe
En synthèse, seules les sociétés offshores dotées d’une substance réelle et d’une transparence robuste profiteront durablement du taux à 9 %. Tu peux aussi explorer les meilleurs placements à l’étranger pour diversifier ton patrimoine au-delà de la structure. Documentez vos flux, conservez les rapports de conseil et entretenez une présence locale tangible : ces réflexes protégeront votre réputation et sécuriseront votre optimisation patrimoniale à long terme.
FAQ sur la création d’une société offshore en Hongrie
Banque centrale hongroise, procédures dématérialisées et taxation à 9 % : autant de raisons qui suscitent des questions récurrentes chez les créateurs d’entreprises internationales. Les réponses ci-dessous clarifient les points essentiels pour lancer, gérer et clôturer votre structure tout en restant conforme aux exigences locales et européennes.
Peut-on tout gérer à distance depuis la France ?
Oui, à condition de conserver une adresse locale valide en Hongrie : le gérant signe électroniquement les statuts, dépose les comptes sur le portail NAV et règle la TVA via virement SEPA. Les assemblées se tiennent en visioconférence, si le procès-verbal est archivé en hongrois. Un agent sur place gère le courrier officiel ; cette présence prouve la substance et écarte tout risque de requalification en établissement stable.
Est-ce adapté à l’e-commerce ou au consulting ?
Absolument : une société étrangère peut facturer des biens ou services numériques via le guichet OSS et, pour le consulting, émettre des prestations régies par le droit hongrois. Les passerelles de paiement (Stripe, PayPal) reconnaissent un MID européen ; les bénéfices restent imposés à 9 %. Veillez toutefois à localiser la décision stratégique à Budapest pour ne pas déplacer la résidence fiscale dans votre pays d’origine.
La Hongrie impose-t-elle les bénéfices rapatriés ?
Non : les dividendes sortants sont exonérés de retenue si le bénéficiaire n’est pas domicilié dans un paradis fiscaux listé par l’UE. Pour les actionnaires européens, la directive Mères-Filles supprime la retenue après deux ans de détention et 10 % de participation. Hors UE, la convention fiscale limite la retenue à 5-10 %. Un simple certificat de résidence délivré par la banque suffit pour prouver le traitement favorable.
Quelle est la durée de vie d’une société hongroise ?
Illimitée : une Kft subsiste tant que le propriétaire de la société dépose ses comptes et paie ses taxes. Aucune ré-immatriculation périodique n’est requise ; seule la mise à jour du registre UBO est obligatoire lors de tout transfert dépassant 25 % des parts. Conservez un fonds de réserve (10 % du capital) pour absorber les pertes éventuelles et maintenir la solvabilité légale.
Que se passe-t-il en cas de dissolution ?
Le gérant publie l’avis de liquidation, prépare les documents nécessaires (bilan de clôture, attestation fiscale) et nomme un liquidateur. Si l’actif couvre le passif, la procédure simplifiée dure environ 90 jours ; sinon, un tribunal gère la vente d’actifs. Les créanciers ont 40 jours pour se manifester, puis le liquidateur distribue le boni. La radiation entraîne la clôture du compte bancaire et l’annulation du numéro VAT.
Peut-on bénéficier d’un cabinet clé en main ?
Oui : plusieurs prestataires proposent un guide pratique couvrant immatriculation, domiciliation, comptabilité et compte bancaire pour 1 200-1 800 €. Le forfait inclut la traduction certifiée des statuts, la mise à jour annuelle du registre UBO et un tableau de bord NAV bilingue. Cette solution réduit de 20 % les coûts d’audit et assure un interlocuteur unique lors des inspections fiscales. Pour gagner du temps, tu peux aussi créer une société offshore rapidement en ligne via un prestataire clé en main.